Vous avez déjà acheté vos produits alimentaires « en vrac », sans emballage ou avec vos propres contenants réutilisables ? C’est la nouvelle tendance qui se dessine dans le secteur de la consommation alimentaire. Mais il y a encore du chemin à faire pour développer des nouveaux modèles d’entreprise à plus grande échelle. Les entreprises alimentaires sont prêtes pour aller dans cette direction, mais leur objectif est d’amener jusqu’aux consommateurs des produits sûrs et de qualité avec le moins d’impact environnemental possible. Le Green Deal Anders Verpakt peut leur offrir des nouvelles pistes de solutions.
Aujourd’hui vous trouverez déjà dans les rayons toute une panoplie d’emballages innovants qui permettent de diminuer l’impact global sur l’environnement : emballages plus légers, barquettes pouvant être recyclées, intégration des matériaux recyclés comme dans les bouteilles en PET, des boîtes dont la taille est adaptée aux produits, etc. Ces innovations ont permis en Belgique d’éviter 56 000 tonnes d’emballages par an depuis 2004, soit 5 kg d’emballages en moins par année et par personne.
Découvrez toutes les initiatives du secteur et des entreprises sur Emballages2025.be
Mais la prévention des emballages a ses limites. Les entreprises ne peuvent pas réduire l’épaisseur d’un emballage à l’infini. Par ailleurs, les modes de consommation ont évolué. Chacun d’entre nous souhaite plus de portions individuelles, se faire livrer ou emporter ses repas et en même temps utiliser moins ou pas d’emballage du tout. Cela pousse les entreprises à innover dans d’autres domaines, en vendant des produits en « vrac », en proposant des repas qu’on emporte dans des « contenants » réutilisables, ou en offrant des boissons en « refill » avec des bouteilles en verre ou en plastique réutilisables.
Pour Ann Nachtergaele, qui est responsable du développement durable chez Fevia, différents systèmes d’emballage innovants peuvent être envisagés, mais ils doivent aussi être économiquement viables : « Les entreprises sont ouvertes à toutes les solutions, mais des solutions qui ne compromettent pas la qualité de leurs produits, sans gaspillage et avec le moins d’impact possible sur l’environnement. Il y a différentes manières d’y arriver. Pour développer à plus grande échelle des systèmes émergeants, comme le « sans emballage », il faut des busines models qui tiennent la route. Ce n’est pas toujours évident », précise-t-elle.
Autrement dit, si vous achetez une salade dans un récipient réutilisable mais que ce récipient vous l’oubliez ou qu’il est endommagé et qu’il n’est plus utilisable, vous devrez le jeter et en acheter un autre. L’effet de votre action sera nul. Il ne faut donc plus uniquement se focaliser sur l’impact de l’emballage en tant que tel, il faut aussi repenser le modèle de livraison et de consommation du produit alimentaire emballé ou non.
C’est tout l’objectif du Green Deal Anders Verpakt, un partenariat qui veut amener toute la chaîne alimentaire à « emballer autrement » en misant sur la suppression totale d’un emballage à usage unique ou la réutilisation. L’objectif du Green Deal Anders Verpakt est de trouver des nouvelles idées et des projets innovants et d’aider ensuite les entreprises à tester de nouveaux business models. A titre d’exemple, un modèle qui fait déjà ses preuves en Belgique et dans toute l’Europe est celui du transport de fruits et légumes en boucle dans des bacs en plastique réutilisables, qui évite l’utilisation de caisses en carton et d’autres emballages superflus. Un autre exemple est un système commun de bols réutilisables entre différents fournisseurs de pâtes « on the go », au niveau de toute une ville.
Plusieurs entreprises membres de Fevia participent au Green Deal Anders Verpakt, dont la signature officielle est prévue le 11 mars prochain, en présence des ministres Crevits et Demir. Deux d’entre-elles nous expliquent comment le Green Deal va pouvoir les aider à développer des nouvelles idées de projets.
FrieslandCampina est une coopérative laitière qui a déjà réalisé d’importants investissements dans ses sites de production belges pour rendre les emballages plus durables. Dans le cadre de sa stratégie de développement durable « Nourishing a better planet », FrieslandCampina a pour ambition de rendre ses emballages 100 % réutilisables ou recyclables d’ici 2025.
FrieslandCampina a récemment investi dans une troisième ligne PET pour son site de production d’Aalter. Ger Standhardt, développeur d’emballages chez FrieslandCampina, voit dans le Green Deal Anders Verpakt une occasion d’en faire encore plus et de sortir des sentiers battus :
« Avec notre outil interne RESPACKT, nous contrôlons en permanence les choix d’emballages les plus durables pour nos produits. Ces dernières années, par exemple, nous avons déjà opté pour des cartons à boissons biosourcés plus durables et nous avons également été le premier acteur laitier en Belgique à opter pour du rPET à 100 %. Nous voulons continuer à progresser dans notre ambition de rendre tous nos emballages recyclables ou réutilisables d’ici 2025. Nous nous engageons pleinement à rendre les emballages plus durables et sommes convaincus qu’une diversité d’emballages a sa place sur le marché, compte tenu du fait qu’ils peuvent préserver la qualité du produit – pour les produits laitiers, par exemple, la barrière lumineuse est très importante – et répondre à la convenance du consommateur. Le Green Deal Anders Verpakt nous donne l’occasion d’envisager la durabilité dans une perspective plus large. En tant que coopérative, la recherche de partenariats est dans l’ADN de FrieslandCampina, et le Green Deal Anders Verpakt est une coopération qui va dans ce sens. ».
Du côté de Spadel, d’ici 2025, l’entreprise entend notamment réduire son empreinte plastique de 15%, intégrer 100% de matériaux recyclés ou réutilisés dans ses emballages, collecter et recycler l’ensemble des emballages qu’elle met sur le marché, etc. Christophe Scharpé, Head of Corporate Affairs, explique les raisons de leur participation au Green Deal Anders Verpakt :
« Nous entendons doubler nos emballages réutilisables d’ici à 2025. Ceci afin réduire les besoins en emballages à usage unique. A l’heure actuelle, 10% de notre volume est vendu dans des emballages réutilisables (principalement des bouteilles en verre consigné et des bonbonnes de 19 litres). Nous souhaitons innover à travers de nouveaux modèles économiques ou en développant de nouveaux types d’emballages réutilisables. Nous pourrons partager notre expérience, mais aussi apprendre de l’expérience des autres participants au programme afin d’identifier de nouvelles pistes qui changeront peut-être la façon dont nous acheminons nos eaux vers les consommateurs ».