« L’emballage, autrement »

De nombreuses entreprises de l’industrie alimentaire sont engagées dans le Green Deal Anders Verpakt et la réflexion sur des emballages plus durables. Le concept repose sur deux piliers : la prévention et une moindre utilisation du matériau d’emballage, d’une part, et le réemploi des emballages, d’autre part. Pour encourager les entreprises à se tourner vers des alternatives durables, POM West-Vlaanderen a organisé la séance d’inspiration ‘L’emballage, autrement’, chez Plastibac à Kuurne avec Fabrieken voor de Toekomst, Green Deal Anders Verpakt, VIVES Hogeschool et le partenaire de communication Unizo. Un thème qui a fait salle comble.

Toute personne qui entreprend aujourd’hui doit le faire durablement. C’est désormais un élément inhérent de la culture d’entreprise. Cependant, passer à des alternatives durables n’a rien d’évident, certainement avec les emballages. « L’emballage du futur doit être l’équilibre parfait entre l’utilité et le besoin », fait savoir Lieven Tack, directeur général de POM West-Vlaanderen. « Il faut réfléchir à la manière de rendre les emballages plus efficients, plus durables, plus stratégiques et plus humains », ajoute Stefan Weemaes du Centre d’expertise VIVES Business management. 

La réflexion et les travaux ont été lancés en 2022. Lors de la séance d’inspiration, plusieurs exemples de cas réussis ont été présentés. L’organisation chez Plastibac ne relève en rien du hasard. L’entreprise a intégré la durabilité dans ses fondements. Elle produit des emballages en plastique réutilisables, 100% recyclables, fabriqués partiellement avec du plastique recyclé. Plastibac a montré la voie de l’emballage durable à Daikin. Au site de production du spécialiste du conditionnement d’air et des pompes à chaleur à Ostende, une tolérance zéro est appliquée pour le carton. Daikin souhaitait se débarrasser de l’emballage extérieur entourant chaque carte de circuit imprimé, tout en garantissant une sécurité suffisante pour ces produits fragiles. Les deux entreprises se sont associées pour mettre en place un système de mutualisation. Désormais, les cartes de circuits imprimés arrivent dans des bacs à couvercle réutilisables et verrouillables, pliables selon un mécanisme unique pour optimiser la logistique de retour. Grâce aux 14 600 bacs déjà en service, Daikin a pu optimiser sa logistique, réduire ses coûts et travailler plus durablement. Une situation win-win-win. 

Un deuxième cas concerne la collaboration entre REO Veiling et Euro Pool System. La criée de Roulers connaît 26 millions de mouvements de bacs par an. En 2010, elle avait signé une charte de l’entrepreneuriat durable et entamé une réflexion sur la manière de rendre la logistique plus durable. REO Veiling travaille avec plusieurs acteurs de la chaîne pour standardiser autant que possible les emballages et opter pour des emballages réutilisables là où c’est possible. À cet égard, elle s’est associée à Euro Pool System pour déployer une chaîne d’approvisionnement intégrée. Le résultat : moins de kilomètres de transport, un volume de transport réduit et moins de produits endommagés. En 2021, une nouvelle étape était franchie. Grâce à un concept adapté, élaboré en concertation avec les membres de la chaîne, il est possible de placer plus de bacs sur une palette, ce qui augmente l’efficacité. Par ailleurs, le processus de lavage et de séchage des bacs est optimisé, ce qui permet de diminuer la consommation de gaz et d’électricité.

Ces deux cas montrent comment il est possible de déployer une logistique efficiente. Il semble que ce soit le principal obstacle auquel la plupart des entreprises sont confrontées lorsqu’elles envisagent les emballages réutilisables. Comment les récupérer ? Comment évaluer l’état des emballages retournés ? Une question à laquelle le projet Vision2Reuse tente de répondre en étudiant comment les technologies des caméras intelligentes peuvent servir au contrôle qualité des emballages réutilisables. Le contrôle qualité est appliqué à deux endroits : avant et après le processus de lavage. L’objectif est clair : si 20% des emballages en plastique passent de l’usage unique au réemploi, cela représente une opportunité d’innovation estimée à 10 milliards de dollars d’après l’Ellen McArthur Foundation. Le projet veut soutenir des opportunités inexploitées, contribuer à l’amélioration des matériaux d’emballage et du concept en vue du réemploi et optimiser les processus de lavage en temps réel. Toute personne intéressée est la bienvenue. ■